Quelques ouvrages qui ont marqué le développement de l’outil Zhēn Jiǔ 针灸  : acupuncture et moxibustion.

Époque Han (-206 à +220) :

  • Líng Shū 灵枢[pivot céleste / pivot fondamental] dans le Huáng Dì Nèi Jīng 黄帝内经
    • classiquement, on prétend que le Nei Jing date des royaumes combattants (car lié à Huang Di) donc -475 à -221, aujourd’hui on l’attribut plutôt à des auteurs de la période de Han orientaux (+ 25 à 220)
    • 81 chapitres exposent la théorie des méridiens et présentent l’acupuncture (Sù Wèn 素问 [questions essentielles] présente 81 chapitres sur la théorie de la médecine chinoise). Ce livre est donc considéré comme le livre le plus ancien sur l’acupuncture. Il occupe une place très importante dans la théorie médicale chinoise
    • le premier chapitre du Ling Shu « sur les 9 aiguilles et les 12 points sources » : « je veux traiter des maladies sans utiliser de plantes toxiques, et ne plus utiliser les Bian Shi (Ces aiguilles de pierres ont, à travers l’histoire, été remplacée progressivement par des aiguilles en divers métaux.) J’applique des aiguilles fines pour lever l’obstruction des Jing Luo et réguler la circulation du Qi et du Sang ».

Époque des trois royaumes (220 à 265) :

  • Zhēn Jiŭ Jiă Yĭ Jīng 针灸甲乙经 [classique ordonné de l’acupuncture et moxibustion] de Huang Fu Mi 皇甫谧
    • expose toute la théorie. Cet auteur a apporté une contribution importante à l’acupuncture. Il a établi un résumé important des connaissances antérieures à son époque. Il a approfondi la théorie de l’acupuncture, en définissant notamment 349 points d’acupuncture
    • indique un système de 12 méridiens (donc ajout du Cœur et des points correspondant)
    • Huang Fu Mi est mort en 285, donc souvent considéré comme de la dynastie Jin. Mais le Zhen Jiu Jia Yi Jing a été publié en 259.

Époque Jin (265 à 581) :

  • Zhŏu Hòu Bèi Jí Fāng 肘后备急方 [prescriptions d’urgence à garder dans sa manche] de Ge Hong 葛洪
    • Il met l’accent sur la moxibustion. Il établit 109 prescriptions, dont 99 concernent la moxibustion
    • référence taoiste, il a beaucoup pratiqué et écrits sur Yang Sheng Fa. Il est connu sous le nom « petit vieillard immortel » 仙 xian = immortel ; 小仙翁 

Époque Sui et Tang (581-907) :

  • Qiān Jīn Yì Fāng 千金翼方 [ajouts aux prescriptions valant 1000 ducats] de Sun Si-miao 孙思邈
    • fait suite au Qian Jin Yao Fang, réunit toutes les connaissances de la dynastie Tang en termes de diagnostic, pharmacopée, acupuncture, diététique, hygiène, pratiques spirituelles 
    • a créé une topographie des méridiens décrivant le trajet des 12 méridiens et 8 méridiens particuliers
    • a déterminé l’existence de points A Shi, catégorie de points qui est localisée en regard du lieu pathologique ou en satellite. Les points A Shi sont douloureux à la pression. Ce sont des points sans localisations fixes, prêts du foyer pathologique, et qui sont réactifs par rapport à ce foyer pathologique
    • a décrit 187 points spéciaux
    • a préconisé l’utilisation des moxas en méthode préventive
  • Wài Tái Mì Yào 外台秘要 [les arcanes essentielles de la bibliothèque impériale] de Wang Tao 王焘
    • auteur de la dynastie des Tang qui met l’accent sur la moxibustion

Époque Song (960 à 1279) :

  • Tóng Rén Shū Xué Zhēn Jiŭ Tú Jīng 铜人腧穴针灸图经 (ab. Tóng Rén Jīng 铜人经 ou Tóng Rén 铜人) [classique illustré des points d’acupuncture sur homme de bronze] de Wang Weiyi 王惟一
    • standardise les trajets des 12 méridiens et décrit Ren Mai et Du Mai et les points sur ces méridiens
    • créé 2 statues de bronze, percées de 354 points. Remplies d’eau ou de mercure selon les sources, puis celées à la cire. Les étudiants doivent piquer le mannequin. Ceci constitue un grand pas en avant didactique pour l’acupuncture

Époque Ming (1368-1644) :

  • Qí Jīng Bā Mài Kăo 奇经八脉考 [considérations sur les 8 méridiens particuliers] de Li Shi Zhen 李时珍
    • sur 8 méridiens particuliers (a écrit des ouvrages de pharmacopée : Ben Cao Gang Mu ; et un traité sur le diagnostic par les pouls : Bin Hu Mai Xue)
  • Zhēn Jiŭ Dà Chéng 针灸大成 [grand compendium d’acupuncture et de moxibustion] de Yang Ji Zhou 杨继洲
    • grand résumé d’expériences cliniques écrit en 1601. Il ajoute de nouveaux points en répertoriant 359 au total. Il rassemble tous les textes antérieurs à la dynastie Ming et en crée une synthèse. Son apport est donc très important, son œuvre constitue une référence pour le médecin acupuncteur 

Époque Qing (1644-1912) :

  • Yī Zōng Jīn Jiàn 医宗金鉴 [miroir d’or sur la médecine] de Wu Qian 吴谦
    • en 1742, cet auteur prolifique a écrit de nombreux ouvrages sur la gynécologie, dermatologie, ainsi que des commentaires sur les classiques (Jīn Guì Yào Lüè)

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